Une solution parmi
d’autres : "Les Groupes de Pairs"
- Les groupes de pairs (en
anglais, les groupes de « self help ») on fleuri particulièrement aux
Etats-Unis et au Canada. Chacun connaît les « Alcooliques Anonymes ».
Sur le même schéma existent les "Gamblers
Anonymous", appelés au Québec les « Gamblers
Anonymes» et en Europe, plus simplement,
les "Joueurs
Anonymes".
-
- Doit-on parler d’un
phénomène de mode, si on sait que dans
ces pays, des groupes d’entraide existent à tout propos :
"Les Narcotiques Anonymes",
"les Émotifs anonymes",
"les Outre mangeurs Anonymes"
etc. ?
-
- Il est certains qu’en ce qui concerne
le jeu, ces groupements ont donné des gages. Faut-il indiquer par
exemple que pour une ville comme Montréal ( 3.000.000 habitants ), il
existe plus de cinquante groupes qui tiennent forum à toutes les
heures de la journée ?
-
- Il nous a semblé intéressant de
nous pencher sur cette méthode
si répandu en Amérique pour venir en aide
aux joueurs compulsifs et reprise depuis peu
avec bonheur, semble-t-il, dans de rares groupes implantés en
France et en
Belgique.
Un peu
d’histoire
L’association des "Gamblers
Anonymous" tire son origine
d’une rencontre fortuite entre deux hommes, en janvier 1957. Ces deux
hommes avaient vécu une histoire vraiment déconcertante de misères et
d’ennuis. La raison en était, pour l’un comme pour l’autre, la pratique
compulsive du jeu.
Ils commencèrent à se rencontrer
régulièrement et, au fil des mois, ni l’un ni l’autre n’avait cédé à
la tentation du jeu.
- De leurs échanges, ils
conclurent que, pour prévenir toute rechute, ils leur faudrait
apporter certains changements à leurs habitudes et à leurs caractères.
Pour en arriver là, ils s’appuyèrent sur certains principes à
caractère spirituel au sens large, utilisés par des milliers de
personnes qui se rétablissaient de toutes sortes de penchants
compulsifs. Le terme «spirituel » définit les caractéristiques les
plus élevées de l’esprit humain : la bonté,
l’honnêteté, la générosité et l’humilité. De
surcroît, pour maintenir leur résolution de ne plus jouer, ils
pensèrent que transmettre leur message d’espoir aux autres joueurs
compulsifs revêtait une importance capitale.
Grâce à la publicité d’un éminent
journaliste et commentateur de télévision, la première réunion de
groupe de « Gamblers Anonymous » eut lieu le vendredi 13 septembre
1957, à Los Angeles, en Californie. Depuis, l’Association n’a cessé de
grandir à travers le monde.
La méthode
- Définition des «
Joueurs Anonymes »
-
- Les
"Joueurs Anonymes"sont
une association d’hommes et de femmes qui partagent leurs expériences,
leurs forces et leurs espoirs afin de résoudre leur problème commun et
d’aider d’autres à se rétablir de leur problème de jeu.
-
- Le désir d’arrêter de jouer est la
seule condition pour en devenir membre, même si le seul désir
n’entraîne pas automatiquement la capacité de s’abstenir de jouer. Il
n’y a ni droits d’entrée, ni frais à payer pour rejoindre les rangs de
l’Association.
-
- Les
"Joueurs Anonymes"
cotisent eux-mêmes, selon leur gré ou leurs moyens, à une petite
caisse destinée à couvrir les frais de l’Association. (loyer du local,
frais de boissons et rafraîchissements, documentation au prix coûtant
etc.) De même les "Joueurs
Anonymes" ne sont
affiliés à aucun mouvement politique, à aucune secte, à aucune
religion ou à aucune autre institution publique quelconque. Le seul
objectif poursuivi est de permettre aux adhérents d’arrêter de jouer
et d’aider d’autres joueurs compulsifs à faire de même.
-
- Au départ, la plupart des victimes du
jeu ne veulent pas admettre d’être de vrais joueurs à problèmes. Par
conséquent, il n’est pas étonnant que leurs parcours se caractérisent
par de nombreux et vains essais pour se prouver qu’ils peuvent jouer
sagement comme quiconque. L’obsession dominante des joueurs est qu’un
jour ou l’autre, d’une manière ou d’une autre, il pourraient contrôler
leur façon de jouer. Beaucoup d’entre eux nourrissent cette illusion
jusqu’aux portes de la déchéance, de la prison, de la démence ou de la
mort. L’expérience enseigne qu’il leur faut accepter sans réserves
qu’il sont des joueurs compulsifs.
Mise en œuvre
de la méthode
- Préalable essentiel
Le joueur compulsif doit être
prêt à accepter le fait qu’il (ou elle) est atteint(e) d’une maladie
progressive et avoir le désir de se rétablir. L’expérience de
cinquante années de pratique en Amérique du
Nord a démontré que le programme des
"Joueurs Anonymes"
sera toujours efficace pour la personne qui désire cesser de jouer.
Toutefois, le programme ne fonctionnera
jamais pour la personne qui ne veut pas accepter qu’elle est malade et
qui se refuse à prendre en compte les réalités concrètes de cette
maladie.
- Conditions requises
-
- Le rétablissement du joueur
compulsif se fonde sur le principe du changement progressif de son
caractère. Il s’agit de faire confiance en suivant les principes de
base du Programme de Rétablissement des
"Joueurs Anonymes".
-
- Se rétablir d’une dépendance aussi
déconcertante, insidieuse et compulsive exigera un effort assidu :
Honnêteté, Esprit Ouvert et Bonne Volonté sont les fondements du
rétablissement.
-
- Principes de cette
méthode :
-
- 1) La
reconnaissance objective de sa situation
- C’est l’élément de base à toute
stabilisation. On constate souvent que pour accéder à cette capacité
de reconnaissance, il ait fallu connaître ou entrevoir un état de
détresse. Il faut malheureusement souvent avoir fait un pas
considérable dans les excès de toutes sortes pour connaître cet état.
Il ne semble pas que le joueur compulsif puisse s’abstenir de jouer
par coquetterie ou au nom de la bienséance sociale. L’état de détresse
semble être une condition sine qua
non pour reconnaître son impuissance avec une dose d’humilité qui sera
d’autant plus efficace que la détresse sera grande.
-
- 2)
L’acceptation de sa situation
- La seule reconnaissance de la
situation apparaît simple puisqu’elle saute aux yeux de tous. En
accepter sincèrement la réalité, sans se mentir à soi-même, est plus
ardu et moins fréquent. Pourtant, quelles que soient les expériences
qu’à vécues le joueur compulsif qui examine son passé, elles l’ont
toutes conduit dans des impasses. L’acceptation de la réalité par le
joueur compulsif, aussi pénible soit-elle, résulte en fait d’une
disposition à la lucidité et à l’abandon des réserves illusoires qu’il
pourrait encore cultiver par rapport à ses comportements. Pour
accepter, il convient d’abandonner tous fantasmes et se départir de
ses chimères, avec une bonne dose d’humilité.
-
- 3) Le
recours à une force supérieure
- Comme pour l’alcoolique ou le drogué,
il apparaît que le joueur compulsif ait peu de chances de s’en tirer
seul. Son désarroi est encore accentué par rapport à ceux qui
souffrent d’intoxication à un produit du fait qu’apparemment, ils
n’ont pas perdu la raison au cours des sessions de jeu où ils se sont
comportés de manière aberrante. Leur culpabilité n’en est que
renforcée.
-
- Il convient que le joueur puisse
exprimer son désarroi par l’aveu, en confiant à une autre personne ce
qu’il a sur le cœur. Si le joueur compulsif a la possibilité
d’exprimer ce qu’il ressent dans une démarche de confiance envers
autrui, que ce soit envers un psychologue averti du problème ou envers
d’autres joueurs compulsifs qui ont accédé à l’abstinence de jeu, un
début de solution apparaîtra. Dans certains cas, rien n’empêche non
plus de se confier à une personne de confiance, fut-elle un proche (un
ami ou un parent) suffisamment ouvert à la compréhension des problèmes
de ce type, dans le but de libérer le joueur du poids de ses
oppressions.
La mise en commun des expériences et
des espoirs dégage une force supérieure à la force individuelle de
chacun. C’est
ce qu’on appelle l’émulation réciproque. L’existence de cette force
supérieure est prouvée par la science et par l’expérience. Ce registre
est essentiellement humaniste. D’autres personnes pourront être
convaincues que cette force émane de l’intervention du Dieu de leur
foi. Cette notion est éminemment respectable, mais il semble que ce
soit une exception en Europe où le
rationalisme est plus affirmé qu’aux
États-Unis ou au
Canada par exemple.
-
- 4) Le
bilan
- Pour les dégâts matériels, qui sont
souvent des dettes, il conviendrait de dresser un inventaire des
nécessités, une programmation circonspecte d’un échéancier capable de
prévoir un amortissement de celles-ci. Il est recommandé que je joueur
engage lui-même les moyens de remboursement par un travail, fut-il
acharné. Pourtant, dans cette situation, il conviendrait que le sujet
en voie de rétablissement ne s’enferme pas
dans des plans peu réalisables et qui ne laisseraient plus de place
aux dépenses épanouissantes ou de nécessité. Des services sociaux sont
en place pour établir un étalement supportable de l’encours
(organismes publics de gestion du surendettement). Il convient souvent
d’y recourir. Le joueur en recherche de solutions doit bien se
convaincre que la restitution matérielle est inéluctable mais aussi
bienfaisante à terme. Il s’agit en effet de retrouver une place
satisfaisante dans le concert social dans lequel le joueur alors
repenti doit pouvoir s’épanouir.
Quant aux dégâts moraux engendrés, il
serait illusoire de penser que l’entourage va immédiatement prendre
fait et cause en faveur des bonnes dispositions nouvellement acquises.
La réparation du dommage moral prend du temps jusqu’à ce que cet
entourage ait pu se convaincre de la solidité de la nouvelle attitude
du joueur.
Sa philosophie de pensée et son bilan
doivent s’accommoder du fait qu’il y a des éléments qui peuvent être
changés et, par priorité, le fait de ne plus jouer. Quant à la
restitution morale, il faut accepter qu’elle ne puisse aboutir qu’à
terme.
- 5) La
propagation de la méthode
- Point n’est besoin de se contraindre à
des démarches de recrutement intensif ou acharné. La méthode
s’accommode plus de l’attrait que de la réclame pour être efficace.
Seule une information succincte semble recommandable.
-
- Quant au fond, il est actuellement
établi que le secours apporté à un autre joueur compulsif en détresse
et qui est demandeur d’une solution à son problème engendre deux
effets :
-
- -
Le joueur repenti possède en effet une
force de conviction à nulle autre pareille
: il bénéficie d’une crédibilité particulière à
l’égard de tout autre joueur car il a lui-même connu et ressenti toute
la détresse dont fait état son interlocuteur. Il posséderait
l’avantage, même par rapport au psychologue, de se situer dans le
problème et non à la périphérie de celui-ci. Il s’établit donc entre
le nouvel arrivant et le joueur repenti un processus d’identification
qui lui donne une force de conviction incomparable. A la condition
toutefois que des troubles plus graves n’accablent pas le joueur,
requérant ainsi des soins médicaux approfondis.
-
- - En propageant sa conviction
vis-à-vis de son semblable, le joueur repenti renforce lui-même ses
propres certitudes par rapport à la méthode. Cette capacité de
partager son expérience et ses espoirs démultiplie ses possibilités
personnelles de ne plus succomber au jeu et de vivre à nouveau
heureux. En effet, la propagation de sa conviction par l’aide
généreuse n’est pas uniquement gratuite en termes de bénéfices moraux
distribués à autrui : le propagateur de la méthode est en effet le
premier à profiter de l’aide qu’il apporte. Il se rassure lui-même
dans ses propres certitudes. Le bien-être des deux interlocuteurs est
ainsi partagé dans le cadre de l’émulation réciproque.
Questions le
plus couramment posées à propos du jeu compulsif
-
- S’adonner au jeu compulsif
est-il d’abord un problème financier ?
Il semble établi que non, en cas de
compulsion. S’adonner au jeu de manière compulsive est avant tout un
problème de nature émotive. Toute personne victime de cette assuétude
se crée une quantité de problèmes apparemment insolubles.
Évidemment, les problèmes
financiers apparaissent aussi dans le cortège des problèmes conjugaux
ou professionnels. Les joueurs compulsifs se rendent très vite compte
qu’ils ont perdu leurs amis et qu’ils sont rejetés par leur famille.
Paradoxalement, parmi tous les problèmes qui environnent la pratique
du jeu compulsif, les problèmes d’argent apparaissent souvent les
moins difficiles à résoudre. Lorsqu’un joueur compulsif cesse de
jouer, son patrimoine augmente et les pertes financières en arrivent à
être comblées ou en tout cas atténuées. L’expérience démontre que le
problème le plus complexe auquel le joueur compulsif doit faire face
dans l’abstinence de jeu est celui de l’amélioration de son caractère.
( impulsivité, débordements émotionnels,
colère…etc. )
- La plupart des joueurs repentis
admettent que ce fut pour eux le défi le plus important à relever. Ils
savent d’ailleurs qu’il leur faudra vivre dans la vigilance et veiller
à s’améliorer durant toute leur vie.
-
- Est-il important de savoir
pourquoi on a joué ?
-
- C’est peut-être le but de la
recherche scientifique, mais c’est inutile pour le joueur puisque le
retour à une situation normale est quand même impossible. La plupart
des membres du mouvement des "Joueurs
Anonymes" se sont
abstenus de jouer sans se préoccuper de connaître les raisons pour
lesquelles ils avaient joué.
-
- Pourquoi la seule volonté ne
suffirait-elle pas pour arrêter de jouer ?
-
- L’expérience enseigne que la plupart
des gens, s’ils sont honnêtes envers eux-mêmes, reconnaîtront leur
impuissance à résoudre certains problèmes. Quand il s’agit de jeu, il
apparaît que beaucoup de gens confrontés au problème sont arrivés à
s’abstenir de jouer pendant des périodes déterminées et parfois
remarquables. Mais, pris au dépourvu et à la faveur de circonstances
déterminées, ils se sont remis inévitablement à jouer au mépris des
conséquences fâcheuses de leur comportement.
- Les défenses sur lesquels ils
comptent par la seule action de leur volonté s’effondrent devant des
excuses insignifiantes qu’il se donnent pour replacer une mise ou un
pari. On constate à l’usage que la volonté et la connaissance de soi
ne suffisent pas au moment où la pulsion de rejouer refait violemment
surface un jour ou l’autre. Seule l’adhésion à des principes
spirituels au sens large leur permet de résoudre leur problème. La
majorité des joueurs repentis sont formels que leur salut est venu
d’une "puissance
supérieure" à eux-mêmes. Ce sera Dieu
pour les croyants ou ce sera cette force exceptionnelle que procure
l’émulation réciproque, le partage et l’aide à autrui. C’est ce qu’on
appelle couramment la
"Force du Groupe".
-
- Il se produit aussi un effet de
"catharsis"
démontré par les scientifiques. Ce terme technique de psychologie
désigne « un phénomène automatique de
libération de l’âme et de l’esprit par l’expression libre et spontanée
de sentiments refoulés et inavouables ».
Il se produit dans le cadre de l’expression sincère, soit devant un
psychologue doué par nature de la capacité d’écoute, soit entre
individus de même sensibilité et aux comportements identiques.
Transmettre de bonne foi et sans esprit de retour ses propres
convictions garantit de raffermir celles-ci dans le chef de celui qui
les exprime. C’est le fondement même de la méthode qui permet
d’apporter une solution durable à tous les comportements compulsifs.
-
- Un joueur compulsif pourra-t-il un
jour rejouer normalement ?
Non, définitivement non ! Le premier
pari ou la première mise est de trop ! Sans attendre, quiconque s’y
essayera retombera dans le même mode de vie destructif.Quand une
personne dépasse cette ligne invisible qui fait la différence entre le
joueur normal et le joueur compulsif, quand elle pénètre dans le monde
irresponsable et insensé du jeu, elle
apparaît ne plus pouvoir exercer le moindre contrôle. Après plusieurs
mois d’abstinence de jeu, certains de nos membres ont parfois tenté un
nouveau pari ou une nouvelle mise en se promettant bien qu’on ne les
prendrait plus à se comporter de manière déraisonnable.
Inéluctablement, ils sont retombés dans leurs vieilles obsessions.
- Le méthode des
"Joueurs
Anonymes" propose
une autre alternative :
"Soit parier et risquer une nouvelle
déchéance progressive, soit au contraire parier de ne plus jouer et de
développer un nouveau mode de vie".
-
- Toute mise au jeu ou tout
pari sont-ils donc exclus ?
-
- Absolument. Une position ferme
doit être prise, avec conviction. D’expérience, les
"Joueurs
Anonymes"
émettent l’opinion que le premier pari est un pari de trop. Serait-ce
même celui d’offrir un verre à son partenaire de jeu, en réponse à un
défi quelconque.
-
- Et si je ne joue que par
intermittence ?
-
- La nécessité de cette méthode
qui a fait ses preuves est recommandée également pour les joueurs dits
"cycliques".
La plupart des joueurs compulsifs qui ne jouaient que par
intermittence (ce comportement n’est pas rare) considèrent qu’au cours
de ces périodes où ils ne jouaient pas, ils n’entretenaient pas non
plus de pensées constructives. L’état d’esprit de ces périodes
d’abstinence de jeu restait obsessionnel. Ces joueurs étaient alors
d’humeur irritable, ils se sentaient frustrés et plus instables, ce
qui engendrait des problèmes relationnels graves. N’oublions pas que
le joueur compulsif est tenu de modifier son caractère pour se sentir
plus heureux et assurer ainsi un progrès dans sa manière d’être et de
vivre en société.
Conseils et «
recettes »
- - Ne
risquez pas les tentations et ne vous « testez » jamais.
Ne fréquentez pas des connaissances qui jouent. N’entrez pas dans les
maisons de jeux et ne vous approchez même pas de ces établissements,
même si vous devez vous détourner de votre chemin pour les éviter.
-
- - Ne
pariez sur rien : Ceci comprend spéculer sur
le marché boursier, des denrées et des options, acheter ou jouer le
moindre billet de loterie ou de tirage immédiat, tirer à pile ou face
ou participer, par exemple, à une cagnotte sportive au bureau.
-
N'entrez pas dans les établissements de jeux et ne vous en approchez
même pas. Méfiez-vous aussi des sites de
jeux de l’Internet, même si la participation aux jeux proposés y est
gratuite. Si possible, faites vos courses dans des endroits où il n’y
a pas de salles de jeux à proximité.
- - Dans nos pays, le législateur
a souvent prévu une possibilité pour le
joueur qui le désire de se voir volontairement interdit de Casino et
d’Établissement de Jeux. Cette formule n’est
pas en elle-même une solution pour le joueur compulsif. Toutefois elle
est utile pour juguler une envie momentanée de jouer si les
circonstance ou les états d’âme se prêtent au retour de la pulsion. De
nombreux joueurs se sont félicités de cette initiative lorsque,
rentrant à la maison, ils se demandaient ce qui leur avait vraiment
pris lorsqu’ils s’étaient retrouvés plus tôt à proximité d’un
établissement de jeu.
-
- - Ne
vous arrêtez pas à tout ce qui rappelle le jeu
: les résultats des loteries ou des courses hippiques,
l’évolution des cours de la bourse ou toute publicité alléchante en
faveur des organisations de jeu.
-
- - Ne
fréquentez pas des gens qui jouent, même
s’il fallait rompre, pour cela, certaines relations.
-
- -
Évitez toute discussion ou considération quelconques à propos du jeu.
Conservez vos convictions personnelles sans en débattre inutilement.
-
- - Ne conservez sur vous que l’argent
nécessaire à vos besoins pour la journée. Faites déposer votre salaire
directement sur votre compte en banque et confiez-en la charge à une
personne de confiance. Mettez des barrières entre vous et la
possibilité d’acquisition d’argent que facilite l’usage de cartes de
crédit. Il convient même de vous en défaire.
-
- - Efforcez-vous d’acquérir une bonne
condition physique. Le dicton suivant est pertinent : "L’esprit sain
s’épanouit dans un corps sain ». En conséquence, comme le jeu
compulsif est une maladie mentale, l’assainissement de l’esprit passe
donc aussi par l’épanouissement du corps.
-
- Et si l’obsession de jouer
persiste quand même ?
-
- Fermement. Après ce quart d’heure, si
l’obsession persiste, fixez-vous un autre quart d’heure. Essayez alors
de vous distraire de cette obsession par une démarche positive. Par
exemple, faites un petit achat pour votre bon plaisir. L’obsession de
jouer vous abandonnera.
-
- - Acceptez donc le fait que vous ne
pouvez pas jouer normalement et que vous ne voulez pas jouer.
L’obsession est insidieuse. Certains membres ont témoigné d’un malaise
mental qui les harcelait quand ils avaient envie de jouer.
- Exemple : Le joueur peut se dire :
- « Cette
fois-ci, ce sera différent, », ou
- « Je ne
suis pas autant concerné que je l’ai cru »,
ou
- « Je
vais jouer, mais je m’arrêterai au premier gain, si faible soit-il
», ou bien encore :
- « Je prélève 15 euros de mon
portefeuille que je mets en poche pour les affecter au jeu et je ne
retournerai pas y puiser à nouveau de l’argent ».
-
- Votre expérience vous a appris que
ces résolutions sont vaines.
-
- - Pensez à toutes ces sessions de jeu
où vous avez perdu.
- Toute forme de pari est une
proposition de perdre. Vous perdrez probablement encore. Considérez la
perte comme la seule issue à vos paris précédents. Et si vous alliez
gagner, comme cela peut se produire, qu'arriverait-il de cet argent ?
Qu'est-il arrivé de l'argent de tous vos gains antérieurs ? Où est cet
argent ? Il a resservi à jouer un jour ou l’autre. Quelle est la
raison de votre situation financière actuelle ? N'est-ce pas le jeu
qui vous a mis dans cette situation fâcheuse ? Votre expérience ne
vous indique-t-elle pas que tout gain a finalement servi à rejouer un
jour ou l’autre pour essayer de gagner plus d’argent ? Que cet argent
s’est finalement évaporé et que vous l’avez quand même reperdu pour
finir en retournant au jeu ? Faites l’effort mental de vous
remémorer ces réalités.
-
- - Décidez de quelle façon vous allez
utiliser vos temps libres en ne jouant pas.
-
-
Texte de Jacques Pirenne
-
- Publié originalement sur le site
de Martine Moremon (Université d'Aix-en-Provence - France)
http://perso.wanadoo.fr/martine.morenon/
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